J’écris ces quelques lignes depuis le port de Sérifos. C’est le dernier jour de mon petit périple seule, et je pense que c’est le moment de faire le bilan.
Je suis partie seule car mon mari n’avais pas de congés, je n’ai pas insisté non plus auprès de mes amis ni de ma famille, car j’avais d’une certaine manière envie de partir seule pour la première fois de ma vie. J’avais envie d’écrire, de faire des vidéos, de dessiner, de rencontrer des gens. (Trop d’épisodes de nus et culottés je crois…)
Bon, les risques étaient limités car je suis partie en Grèce, dans les Cyclades, sur des îles que je connaissais déjà relativement bien. Et où j’avais quelques repères et connaissances au cas où j’étais dans la mouise…
Je dirai que le démarrage a été plutôt stressant. Mon avion a atterri à Santorin et je devais rester une seule nuit pour prendre un ferry tôt le lendemain matin. Hors, la météo en a décidé autrement. J’ai perdu 2 jours sur cette îles remplie de cars, et bateaux de croisière d’américains et de chinois. Ça grouille de partout, et c’était la dernière chose dont j’avais envie. J’ai perdu donc du temps, et de l’argent à descendre inutilement au port en taxi quand les bus n’étaient pas encore en circulation et en nuits d’hôtel non prévues… et à Santorin tout coûte cher. La salade grecque à 18 euros…. on aura tout vu. Bref, j’avoue qu’avoir un petit pécule (OMG Mamie) de coté pour ce genre de situation est important. J’ai eu instant de panique, je n’ai pas su si c’était à cause du café ou si le stress d’avoir a gérer pleins d’imprévus en même temps m’avait dépassé. Mais je m’en suis bien tirée. J’ai apprécié pouvoir me faire confiance et prendre les choses en mains.
Je n’ai donc pas pu passer beaucoup de temps sur Folegandros, ce que je regrette. Mais j’étais heureuse de retourner à l’hôtel Anemoussa. J’ai été très bien accueillie pour ce second séjour dans cet hôtel. Idem à Sérifos, Kostas de chez Coralli ou encore Frixos ont été adorables avec moi. Je retiens qu’il est important de nouer des relations, du moins j’aime que cela se fasse naturellement, sans forcer.
Me suis-je sentie seule et désœuvrée ? Pas un seul instant. J’ai rencontré pas mal de gens avec qui j’ai discuté : des discussion de passage avec des personnes venant de divers coin du monde (australiens, anglais, américains, français, …), des liens qui se créent avec des personnes vivant sur les îles (je me retrouve d’ailleurs bien embêtée car elles veulent désormais toutes que je séjournent chez elles lors de ma prochaine venue), et des liens plus profonds parfois avec d’autres comme Frixos qui a toujours pris soin de moi. Coté occupation, je ne m’ennuie que rarement et j’ai toujours milles idées. Par ailleurs, j’ai beaucoup lu et fait des storys et vidéos qui m’ont beaucoup amusées – parfois sous les yeux interloqués des passants. Mes amis ont beaucoup commentés et nous nous sommes amusés de situations. Je ne me suis donc jamais sentie vraiment seule.
Pour autant, mon rythme et mes choix relevaient de ma seule personne. Et ça, cela m’a fait un bien fou. Je pense que j’en avais besoin. Besoin de retrouver mon individualité, mes choix, savoir que je pouvais toujours manœuvrer ma barque seule et ne dépendre d’aucun calendrier imposé si ce n’est le mien ni ordre de qui que ce soit. Et me faire confiance en cas d’imprévu et ne pas me reposer sur quelqu’un ou que quelqu’un prenne les rennes à ma place. Aucun compromis à faire, juste faire ce dont j’avais envie. Sans contrainte. Je veux rester au lit jusqu’à 10H ? ok. Je veux prendre un mojito à 10h30 ? Ok. Je veux manger à 15h30 ? ok. S’écouter en somme. Et mon corps me remercie. J’ai beaucoup marché, fait du vélo, n’ai pas mangé de façon boulimique ni me suis privée parce que je « ressemble à une baleine ». Et je me sens mille fois mieux dans mon corps.
Ma plus grosse appréhension ? Manger seule à table…. Mais franchement ca s’est toujours super bien passé. On n’est pas à Paris : même si tu es seule on ne va pas privilégier une table de 4 et te demander de partir. Les serveurs ont toujours été super sympas, parfois dragueurs c’est vrai. Les tables autour étaient parfois curieuses, comme beaucoup de voyageurs tout au long de mon séjour de voir une femme (et SANS SON MARI OMG) voyager seule. Je leur explique que YOLO personne de dispo ? Je ne vais pas me priver du bonheur d’être en Grèce !
Je remercie ces instants de bonheur. Cette quiétude et ce calme vont me manquer.
Mais je suis heureuse d’aller retrouver mes amis à Naples dans 2 jours pour prendre de leurs nouvelles et partager des moments heureux. (et de manger plein de pizza et de pasta)
Il n’est pas impossible qu’à l’avenir je retente l’expérience mais dans des contrées moins familières.
La Fille au Bandana 